Cela faisait de nombreuses années que mon mari et moi rêvions de partir vivre à l’étranger, et cela, bien avant notre rencontre. Nous sortions tous les deux d’une longue relation avec des partenaires qui, plutôt casaniers et peu aventuriers, n’étaient pas du tout enclins à partir. Cette envie commune d’expatriation nous a immédiatement rapprochés.

Pourtant, cela n’a pas été si simple. Nous venions de passer les deux années précédentes à chercher une opportunité professionnelle hors de France. Ainsi, lorsque mon mari est venu me trouver, par une belle journée du printemps 2011, les yeux brillants, en m’expliquant que l’une de ses candidatures avait été retenue pour un poste à l’étranger, je me souviens que nous nous sommes quasiment posés aucune question ! Avec le recul, je souris, et je me dis que nous aurions mieux fait de réfléchir un peu plus ! 

Notre première expatriation, en Afrique du Nord, a été difficile et ne s’est pas du tout passée comme nous l’attendions. Nous n’étions pas préparés à ce que nous allions trouver et nous avons plus d’une fois failli jeter l’éponge. Quelques mois à peine après avoir débarqué dans ce nouveau pays que je ne comprenais pas, désespérée de ne pas trouver de travail comme je l’avais prévu, j’ai pris un aller simple pour la France, le temps de retrouver mes esprits et réfléchir. Cette parenthèse m’a permis de me remémorer cette envie, ces motifs qui m’avaient conduite de l’autre côté de la Méditerranée, et je suis finalement vite repartie. 

Nos quatre ans sur place ont clairement été en dents de scie. Mais ce qui fait que nous nous sommes toujours accrochés, malgré les tempêtes et les raz-de-marée, a été cette véritable passion que nous vouons l’un comme l’autre à la vie à l’étranger.  

Peut-être vous arrive-t-il parfois d’envisager une mobilité internationale.
Peut-être vous demandez-vous si l’expatriation pourrait vous convenir ainsi qu’à votre famille ? 
Laissez-moi tout d’abord vous féliciter de vous poser les bonnes questions et de prendre ce temps de réflexion.

Une expatriation ne s’improvise pas. Bien que passionnante et enrichissante, la mobilité internationale revêt aussi tout son lot de difficultés et de défis à relever. Elle va venir bousculer vos repères et l’équilibre de votre couple et de votre famille. Mieux vaut donc être bien préparés et sûrs de soi. 

Faire le point sur vos motivations pour l’expatriation

Vous l’aurez compris, il est fondamental de bien cerner les raisons de votre départ. Cela vous permettra de trouver l’énergie nécessaire pour préparer votre expatriation, et pour en surmonter les difficultés.  Et croyez-moi, vous aurez besoin de beaucoup plus qu’un simple reportage télé ou les photos d’un influenceur pour garder le moral dans les moments de remise en question !

Sachez avant tout qu’il y a autant de raisons que d’expatriés. Et que bien souvent, ce n’est pas une seule et unique raison qui motive le départ.

S’expatrier pour des raisons professionnelles

Avec un diplôme d’école d’Ingénieur pour mon mari et d’école de commerce pour moi, nous avions la chance d’avoir une situation professionnelle correcte. Mais vivant à Nice, ville dans laquelle le turnover professionnel est quasi nul, nous nous sentions limités dans notre évolution de carrière. Loin du siège des groupes pour lesquels nous travaillions, nous avions un choix extrêmement restreint en termes de postes. Sans être carriéristes, notre futur professionnel nous apparaissait prévisible et fade. Âgés d’à peine 27 et 28 ans, nous aspirions à une vie professionnelle plus riche, plus intense, plus stimulante. 

La raison professionnelle est le motif le plus communément invoqué chez les expatriés. L’optique d’obtenir des postes plus importants, de gérer des projets de plus grande envergure, tout en souffrant moins du poids hiérarchique continue à attirer de plus en plus de travailleurs. En 2013 et d’après une étude du ministère des affaires étrangères, 51,3% des français s’étaient expatriés pour le travail, bien loin devant les autres motifs au départ.

S’expatrier pour des raisons économiques

Bon alors clairement, nous ne sommes pas partis à l’étranger pour ce motif. Nous étions tellement motivés à nous expatrier que nous avons été prêts à troquer le CDI de mon mari dans un grand groupe pour un VIE (Volontariat International en Entreprise) dans une PME. On a clairement perdu du pouvoir d’achat en partant mais on était certain que cette première expatriation constituerait un tremplin qui nous permettrait d’obtenir de bien meilleures conditions ensuite. Nous ne nous étions pas trompés, mais nous en avons bavé. 

Néanmoins, nous sommes assurément une exception puisque nombreux sont les expatriés qui partent en recherche de meilleures conditions salariales. 

Selon cette même étude, 57% des français à l’étranger gagnent au-dessus de 30 000 euros nets par an, et plus de 60 000 euros pour 28% d’entre eux. C’est assurément plus élevé que le salaire médian des français (19 500 € en 2010), cependant, ces chiffres sont à pondérer avec de nombreux autres paramètres : 

• Le niveau d’études des expatriés qui est aussi supérieur à la moyenne (puisque 53% d’entre eux sont titulaires d’un Master ou d’un Doctorat)
• La retraite qui est souvent absente de la rémunération, ou largement défavorable. Il faut donc bien se renseigner. 
• Les coûts liés à la santé, qui selon le pays, peuvent constituer un véritable gouffre financier 
• Le coût de l’éducation pour les enfants qui constitue souvent le poste de dépenses le plus élevé pour une famille à l’étranger (j’en sais quelque chose, on a trois enfants, une véritable ruine !) 
• Le coût de la vie locale qui diffère souvent de celui de votre pays d’origine (prix du logement, du panier de courses, des activités pour les enfants, …)

S’expatrier pour une meilleure qualité de vie

Cette catégorie rassemble toute une multitude de raisons, des plus personnelles aux plus subjectives. Certains expatriés quittent leur pays d’origine pour mettre de la distance avec leur famille, d’autres pour fuir une situation ou un passé qu’ils préfèrent oublier. 

Certains partent encore pour un meilleur climat, par amour, ou pour vivre leur religion plus librement, d’autres pour garantir un meilleur futur à leurs enfants.

Nous n’avions pas d’enfant lorsque nous avions quitté la France, et nous pensions à vrai dire que nous ne pourrions pas en avoir. Mais avec le recul que j’ai aujourd’hui, je me dis que c’est probablement l’une des raisons qui faisaient que nous n’arrivions pas à en avoir à l’époque. Comment pouvions nous entrevoir un avenir pour eux alors que nous n’en percevions pas un pour nous ? 

S’expatrier pour découvrir et pour apprendre

Au-delà des raisons professionnelles, c’est sans aucun doute LA raison qui nous a personnellement mené à l’étranger, il y a bientôt 11 ans. Nous n’étions pas malheureux en France. Nous avions une situation professionnelle acceptable, et puis nous sommes très attachés à Nice, notre ville natale. Le ski l’hiver, la plage l’été, le soleil et le climat parfait toute l’année, il faudrait être sacrément ingrat pour ne pas apprécier. Mais nous avons toujours adoré voyager.

La découverte de nouveaux endroits, la beauté des paysages lointains, la surprise de rencontres incroyables, le dépaysement d’une nouvelle culture, l’intensité de l’inconnu, nous ont toujours fait profondément vibrer. Étonnamment, c’est quand nous nous trouvions en vacances à l’étranger que nous nous sentions véritablement « vivants ». Profondément et intensément. Et c’est comme cela que nous avions envie de nous sentir à chaque instant de notre vie. Mais la réalité c’est que nous passions la majorité de notre temps à travailler dur pour pouvoir nous offrir ces (trop) rares opportunités de bonheur. Et on en a eu assez de passer 47 semaines par an à attendre de pouvoir profiter des 5 qui nous rendaient vraiment heureux. 

Cependant je vous rassure, même à l’étranger nous n’avons jamais vraiment cessé de compter méticuleusement nos jours de congés pour pouvoir y caser les voyages dont nous rêvons. Parce qu’un expatrié continue à beaucoup voyager. Il profite généralement de ses congés pour rayonner dans son pays d’accueil et dans la zone géographique environnante. Dès que les frontières de la Nouvelle-Zélande seront de nouveau ouvertes, nous avons prévu de séjourner dans les îles Fidji et en Australie. Peut-être faire une petite escapade au Japon si nous le pouvons.

Les expatriés en profitent souvent plus que les locaux, car ils savent que leur temps sur place est compté et ils ne veulent perdre aucune miette de ce qu’ils pourraient apprendre et découvrir. 

Cependant l’immense différence avec notre vie d’avant est que nous n’avons plus besoin d’attendre les vacances pour vivre notre vie intensément.  Il n’y a pas un jour qui passe sans que nous n’apprenions de nouvelles façons de faire, des nouvelles façons de penser et de raisonner, un nouveau mot ou une nouvelle expression dans des contextes aussi banals qu’emmener ses enfants à l’école ou faire ses courses au supermarché.

Et ça, ça change tout.

Et vous, qu’est-ce qui a fait que vous avez un beau jour décidé de vous expatrier ? 

Si vous n’avez pas encore franchi le pas, quelle raison vous motive le plus ? 

Dites moi tout cela dans les commentaires ci-dessous. Au plaisir de vous lire!

Moi c’est Carine, j’ai 39 ans. Avec mon mari et nos trois enfants, nous sommes une famille multi-expatriée, qui, après l’Afrique et le Moyen-Orient, avons temporairement posé nos valises (comprenez notre container de 40 pieds) en Nouvelle-Zélande.
Si vous souhaitez en savoir plus sur moi, et sur nous, vous pouvez consulter la page Qui suis-je? ici.