Vous êtes convaincus que l’expatriation serait une expérience formidable pour vous et vos enfants ? Vous vous imaginez déjà partir à la découverte de paysages sublimes, et de cultures inconnues ? Seulement une chose vous chagrine. Comment allez-vous gérer l’éloignement avec vos proches en expatriation ? Et notamment avec vos parents qui vieillissent.

durant notre expatriation au Moyen-Orient
Que vous ayez déjà pris la décision de partir vous installer à l’étranger, ou que vous rêviez de partir vivre au bout du monde, mais que vous redoutiez trop la séparation, j’espère que vous trouverez les réponses que vous cherchez dans cet article.
Pour gérer l’éloignement avec vos proches en expatriation, vous devez déjà prendre conscience des difficultés qui vous attendent
Loin de moi l’idée de vous conseiller de foncer en vous expliquant que tout se passera bien.
Votre départ à l’étranger va venir bouleverser vos relations familiales et amicales. Alors autant que vous soyez informés et que vous puissiez vous préparer.
La distance est un paramètre essentiel

Comment gérer l’éloignement avec vos proches quand votre expatriation vous amène à des centaines voire des milliers de kilomètres de chez vous ? Bien entendu, plus la distance que vous mettrez entre vous et vos proches sera importante, plus la situation sera compliquée.
Lors de notre première expatriation, en Afrique du Nord, seulement deux heures trente d’avion nous séparaient de la France. De nombreuses compagnies low cost proposaient des allers-retours à un prix dérisoire. Ainsi, en cas de coup de blues, il nous était facile de voyager dans un sens comme dans l’autre.
Lorsque nous sommes partis vivre au Moyen-Orient, notre flexibilité en a pris un coup. Le prix des déplacements était bien plus conséquent. Nous ne pouvions plus nous permettre de sauter dans un avion sur un coup de tête.
Alors aujourd’hui, que nous nous trouvons expatriés à l’autre bout du monde, notre mobilité est encore plus complexe. Niveau distance et coût du billet, la Nouvelle-Zélande est quasi imbattable. Il n’y a plus aucune place à l’imprévu. Les retrouvailles se doivent d’être planifiées, et ce, longtemps à l’avance.
Le décalage horaire empire l’éloignement avec ses proches

Mais je crois qu’au-delà de la distance, ce qui nous pèse le plus ici, c’est encore le décalage horaire. On peut passer sur les milliers de kilomètres qui nous séparent. On peut accepter de voir le nombre de nos visites se raréfier. Mais ce qui nous est vraiment insupportable, c’est de ne même pas pouvoir contacter nos proches quand on le souhaite.
Durant six mois de l’année, nous avons 12h de décalage horaire avec la France. C’est extrêmement pénible mais quasiment gérable. Or dès ce week-end, notre décalage horaire va passer à 14h dans un sens et 10 dans l’autre. Et ce, pour les 6 prochains mois. Une catastrophe lorsqu’on a de jeunes enfants.
Je vous laisse imaginer :
À 8h du matin chez nous en Nouvelle-Zélande, il est 22h en France.
Et lorsqu’il est 19h en Nouvelle-Zélande, il est 9h du matin en France.
Les enfants se levent aux alentours de 7h30/8h le matin et se couchent vers 19h30/20h le soir. Une fois retirées les routines du matin et du soir, encore très importantes pour des enfants de cet âge, je vous laisse en déduire quels sont les créneaux qu’il nous reste pour appeler nos proches. Quasi aucun.

C’est simple. Nous avons tellement répété à notre benjamin, âgé de 2 ans et demi à l’époque, qu’on ne pouvait pas appeler papi et mamie quand il le réclamait parce que c’était la nuit chez eux, qu’il passait son temps à dire : « papi et mamie font dodo » à chaque fois qu’on les évoquait dans une conversation. Un crève-cœur.
Mais je crois que ce qui me fait le plus de peine, c’est qu’aujourd’hui, ses frères et lui ont quasiment cessé de réclamer ces appels, tant ils ont intégré que ce n’était jamais possible. Alors, bien sûr, c’est nous qui les organisons avec la famille. Nous tentons d’instaurer ces habitudes durant le week-end. Mais une chose est sûre, gérer l’éloignement avec les proches quand notre expatriation se fait dans un fuseau horaire si lointain, c’est très dur, et pour tout le monde.
Le changement de rythme va bouleverser les relations avec vos proches
La distance entre vous et les vôtres implique que vos relations vont radicalement évoluer. Vous aviez l’habitude de vous réunir deux dimanches par mois pour un repas de famille avec parents et frères et sœurs. L’expatriation va venir bousculer tout cela puisque vous ne verrez probablement votre famille plus qu’une ou deux fois par an, mais sur une longue durée.
Des moments parfois complexes
Que ce soit votre famille qui vienne vous rendre visite ou que vous décidiez de rentrer dans votre ville natale, vous chercherez à amortir le coût du voyage et de la fatigue induite par le déplacement en étendant la durée du séjour sur plusieurs semaines. Cohabiter, à plusieurs générations sous le même toit, est bien plus compliqué que de se voir de 11h à 15h un dimanche aprèm, avant que chacun ne reprenne sa vie et ses habitudes.
Mais aussi plus intenses
C’est certes complexe, mais profondément intense. Pendant ces quelques semaines par an, nous avons l’impression de rattraper toutes les absences de l’année. Ce qui est probablement le cas en volume horaire. Quelle famille pourrait se targuer de se voir 6 semaines 24h/24 dans une année ? Ça en ferait des repas de famille à caser pour atteindre cette somme!


Au-delà d’un basique calcul temporel, c’est surtout en termes d’intensité que ces visites sont remarquables. Quand nos parents viennent nous voir, ils partagent pleinement notre quotidien.
- Les joies et les déceptions de leurs petits-enfants,
- Les rencontres sportives
- Les accompagnements à l’école
- Les visites aux urgences de l’hôpital parfois aussi après une mauvaise chute!
Alors je ne vais pas vous le cacher… Il leur faut en général plusieurs semaines pour se remettre de leur séjour. (Les pauvres !). Mais ils ont la chance de profondément connaitre leurs petits-enfants. Durant ces périodes privilégiées, nos parents font intégralement partie de notre vie. Ils tissent des liens forts avec nos enfants. Malgré ce changement de rythme, ces visites nous permettent assurément de gérer au mieux l’éloignement avec nos proches, en expatriation.
Préparez-vous à devoir faire face à la pression de la part de votre famille
Notre histoire

Nos parents ont toujours su que nous rêvions de partir vivre à l’étranger. Mis dans la confidence dès le départ, ils ont suivi toutes les étapes de notre projet.
- Les candidatures internationales rejetées,
- Les voyages de prospection financés par nos économies,
- Les contacts stériles,
- Le découragement parfois.
Ainsi, lorsque nous avons obtenu notre premier poste international, ils ont partagé notre bonheur. Bien sûr, la longue absence leur pèse. Et il y a des jours plus difficiles que d’autres. Mais je crois qu’ils sont sincèrement heureux de nous voir réaliser notre rêve, parce qu’ils savaient à quel point c’était important pour nous.
Depuis que nous sommes devenus nous-mêmes parents, j’ai l’impression qu’ils se consolent d’autant plus en constatant la chance et les opportunités que nous offrons à nos enfants.
Le manque est évidemment palpable des deux côtés
Néanmoins, je sais que nous leur manquons beaucoup. C’est bien-sûr réciproque. Mais comme souvent, c’est tout de même plus facile pour ceux qui partent que pour ceux qui restent. Ainsi j’ai conscience que nous avons beaucoup de chance d’avoir des parents si compréhensifs et aimants. Car malgré leur support, le poids de notre culpabilité d’être parti est important. Je n’imagine même pas si nous devions en plus porter leurs reproches et leurs pressions.
Toutes les familles ne sont pas aussi compréhensives
Malheureusement, la nouvelle d’un départ en expatriation n’est pas aussi bien accueillie par tout le monde. Parfois, les couples sur le départ doivent faire face à de nombreuses incompréhensions de la part de leurs proches. Certains peuvent ressentir des peurs et des angoisses face à cette séparation imminente, pouvant aller jusqu’à un véritable sentiment d’abandon. De façon sous-jacente, c’est comme s’ils comprenaient qu’un nouveau chapitre de l’histoire familiale est en train de s’écrire, loin d’eux. Ce changement peut être difficile à accepter. D’autres s’imaginent qu’ils devront renoncer au lien intergénérationnel avec leurs petits-enfants. Dans tous les cas, la peur de ne pas gérer l’éloignement durant l’expatriation est très présente.
D’où l’importance de beaucoup discuter. De prendre le temps d’expliquer les raisons, de se projeter concrètement sur les actions que l’on pourra mettre en œuvre pour maintenir la relation. Plus vite les proches seront impliqués dans le projet, mieux ils pourront se rassurer et se préparer. Tout le monde aura à y gagner puisque vous partirez vous aussi, le cœur un peu plus léger.
L’éloignement avec vos proches vous fera rater des événements et des grandes occasions
Les moments joyeux

Vivre loin des siens, c’est accepter implicitement que certaines fêtes et évènements importants se feront sans vous. Vous devrez prendre conscience que vous allez inévitablement manquer des Noels, des anniversaires, des naissances. Parfois personne ne pourra être présent à celles de vos propres enfants. Notre petit dernier a dû attendre ses 7 mois pour faire la connaissance de la plupart des membres de notre famille.
Et les autres
Plus douloureux encore, les deuils que l’on doit gérer à distance sont très difficiles. En presque 11 ans d’expatriation, j’ai perdu deux personnes de mon entourage le plus proche. Pour l’une d’elles, je n’ai même pas pu me rendre aux obsèques. Je n’ai même pas eu la possibilité de partager ma peine avec les miens. Je devrai vivre toute ma vie avec ce manque.
Dans mon malheur, j’ai la chance que ma famille ait compris et ne m’ait jamais reproché mon absence. Là encore, au-delà de votre propre peine, il vous faudra composer avec votre culpabilité d’être parti et d’avoir éclaté la famille.
Vous devrez déployer de nombreux efforts pour entretenir les relations
Je suis quelqu’un de très volontaire. Et quand je veux vraiment quelque chose, je me donne tous les moyens qu’il faut pour parvenir à mon objectif. Ainsi lorsque nous sommes partis vivre à l’étranger, je ne me suis pas beaucoup inquiétée sur mes capacités à maintenir les relations avec les gens que j’aimais. J’étais persuadée que je serais capable de gérer facilement l’éloignement avec mes proches durant notre expatriation.
Sauf que ce que je n’avais pas compris, c’est qu’il faut être deux pour maintenir une relation. Et souvent certaines personnes ne comprennent pas. Elles ne mesurent pas l’importance de ces contacts.

On nous dit parfois : « Je ne suis pas très mail ». Ou bien :« Oh moi tu sais le téléphone, je préfère les relations en face à face… ».
Sans blague ! Et bien au risque d’en étonner plus d’un, nous préférons aussi aller boire un coup avec un copain. Ou partir faire une randonnée avec une autre, plutôt que de s’épuiser à rédiger un email ou un message. Conscients que c’est nous qui sommes partis, nous acceptons volontiers de devoir fournir la majorité des efforts. Cependant nous ne pouvons pas répondre à la place de l’autre.
Par conséquent, certaines relations s’étiolent. On dit souvent que l’expatriation permet de faire un tri dans les amitiés. C’est souvent vrai. Les relations les plus fortes et les plus vraies persistent. Mais il y a aussi les bonnes surprises. Des amitiés plus timides qui se sont renforcées depuis notre départ parce que les personnes s’impliquent davantage. Elles font l’effort de garder le contact, viennent nous rendre visite parfois.
Pour gérer au mieux l’éloignement avec vos proches en expatriation, compensez au maximum le manque
Remémorez-vous toutes les raisons de votre départ
Au risque d’insister, savoir pourquoi on part en expatriation est essentiel pour supporter le manque que va occasionner votre départ. Que ce soit pour :
- des perspectives professionnelles
- des perspectives financières
- l’excitation de faire de nouvelles rencontres
- prendre part à des excursions inoubliables
- ou plus largement vous réaliser pleinement
Vos raisons sont personnelles et subjectives mais capitales. Ce sont elles qui vous permettront de vous accrocher pendant les moments difficiles.
C’est vrai pour vous, mais c’est aussi vrai pour vos proches. Quand mes parents sont tristes, je sais que ça les aide de savoir que nos voyages sont une source d’opportunités et de découvertes inépuisable pour notre famille.
Bien vous entourez sur place

À votre arrivée en expatriation, il est primordial de vous recréer le plus rapidement possible un réseau d’amis localement. Favorisez les rencontres avec d’autres expatriés (francophones ou non). Ils seront parfaitement à même de comprendre les difficultés par lesquelles vous allez passer pour les avoir eux-mêmes vécues :
- les démarches d’immigration interminables,
- le bouleversement de vos repères,
- l’anxiété et le stress,
- le sentiment d’isolement social et de solitude,
- le mal du pays par moments
Dans les pays plus difficiles à vivre, ce cercle peut même devenir une deuxième famille pour vous. Je me souviens qu’en Arabie Saoudite, nous avions été décontenancés par l’accueil et la solidarité incroyable dont faisaient preuve les expatriés. À peine arrivés, nos voisins nous apportaient des repas. Ils nous proposaient de l’aide pour les courses ou la gestion des enfants. Nous sommes aujourd’hui toujours en contact régulier avec eux. Et ils garderont à tout jamais une place privilégiée dans nos cœurs.
Cependant, même si vous parvenez à compenser l’absence de vos proches par du soutien local, vous devez vous efforcer d’entretenir la relation avec vos proches restés au pays. Ils font intégralement partie de votre identité et vous vous perdriez à prendre trop de distance.
Mais comment ne pas rompre le contact avec les personnes qui vous sont chères et qui ne vous accompagnent pas dans l’aventure ? Comment maintenir ce lien d’amour et d’amitié malgré les milliers de kilomètres qui vous séparent ?
Pour gérer au mieux l’éloignement avec vos proches en expatriation, maintenez le contact à distance
L’envoi postal

Dans la famille de mon mari, c’est une tradition, ils s’envoient des cartes postales à chacun de leurs séjours. Mon cousin nous envoie aussi régulièrement des cartes postales personnalisées où il peut lui-même insérer ses propres photos. Les enfants adorent contempler leur tonton dessus !!!
Mon beau-père a également abonné les enfants à des magazines. Il aurait pu les faire envoyer à notre adresse ici, mais il a préféré les réceptionner à son domicile. Il prend toujours soin d’ajouter une lettre manuscrite pour chacun. Les enfants sont ravis et attendent toujours avec impatience les enveloppes !
La réception de colis de nos proches constitue aussi toujours une véritable fête pour nous tous. Le prix des envois est extrêmement couteux de la France à la Nouvelle-Zélande. Ainsi je commande souvent la plupart des articles en ligne à destination de mes parents. De leur coté, ils insistent toujours pour nous offrir la livraison. Mais qu’importe ! Pour les enfants, ce sont les cadeaux de leur papi et de leur mamie et ils sont fous de joie.
Les appels téléphoniques
Il y a 11 ans, lorsque nous avons commencé notre vie à l’étranger, gérer l’éloignement avec nos proches en expatriation était bien plus compliqué. Nous n’avions pas de smartphones. Les appels téléphoniques étaient hors de prix. Notre seule option était de nous connecter à Skype via nos ordinateurs. Cela impliquait de nous équiper d’une ligne fixe à la maison et d’un abonnement Internet. Il nous fallait aussi convenir d’un rendez-vous avec nos proches en avance. Difficile de se mettre d’accord quand les SMS nous étaient aussi facturés à l’unité. Notre connexion Internet était catastrophique. Souvent, nous préférions encore acheter des cartes spéciales pour recharger nos téléphones ou valables dans les cabines téléphoniques.
Je garde encore en mémoire des moments interminables où je patientais dans la rue bruyante, dans une cabine à l’hygiène douteuse, parce que la ligne de mon interlocuteur était occupée. Des conversations qui s’interrompaient brusquement par manque de crédit. C’était un autre temps !
Les nouvelles technologies ont depuis révolutionné le monde des télécommunications. Il est tout à fait possible aujourd’hui de faire partager votre quotidien à vos proches. Tout comme si vous étiez près d’eux. Quand nous étions au Moyen Orient, les enfants demandaient à appeler leurs grands-parents pour n’importe quel motif. Leur montrer un dessin qu’ils avaient réalisé. Ou leur raconter une anecdote qui les réjouissait. Le fait de joindre l’image au son, grâce aux appels en visio, permet même de captiver les enfants les plus jeunes.

Aujourd’hui en Nouvelle-Zélande, nos échanges ont perdu en spontanéité à cause du décalage horaire. Cependant, nous avons de nombreuses autres options disponibles pour donner et recevoir des nouvelles régulièrement à nos proches.
Les photos et les vidéos

Autant dire que nous ne sommes pas avares dans le nombre de photos et de vidéos que nous prenons. Ainsi c’est un peu comme si nos proches pouvaient partager notre quotidien.
- Nos escapades magnifiques
- Le petit dernier qui a de la fièvre et qui s’est endormi dans une position improbable
- Les entrainements et les réussites sportives de nos enfants
- Le spectacle de fin d’année de l’école,
- les progrès d’articulation du petit dernier
- …
Pour cela, les groupes whatsapp ou messenger ont largement simplifié les échanges. Nous avons un groupe avec nos parents, un autre avec les oncles/tantes/cousins/cousines. Chaque enfant a même un groupe à son nom avec leurs parrain/marraine. Ces groupes nous permettent aussi de recevoir des photos et des nouvelles de nos proches, toujours très appréciées par toute la famille.
Montages photos/textes personnalisés
Blog de voyage
Nombreux sont les expatriés qui se lancent dans l’écriture d’un blog lorsqu’ils partent s’installer à l’étranger. Plus profond et détaillé qu’un message whatsapp, un blog, mis à jour régulièrement, permet de retracer votre aventure. Mais aussi vos sensations, vos envies, vos déceptions. Sachez que si l’idée d’un blog public vous déplait, vous avez la possibilité de constituer un blog privé. Seules les personnes munies d’un code d’accès pourront y accéder.
Newsletters personnalisées
Pour ma part, dès la naissance de notre premier enfant, j’ai ressenti le besoin de partager davantage avec nos proches. J’étais terrorisée à l’idée que notre enfant soit perçu comme un étranger aux yeux de notre famille et de nos amis. Simplement parce qu’ils ne le connaitraient pas, dû à notre absence. Je ne supportais pas l’idée que nos parents ne connaissent rien de ses goûts et de son caractère, des petites choses qui lui donnent le sourire lorsqu’il est triste.

Ainsi j’ai commencé à écrire des « Newsletters ». Il s’agit de montages mélangeant photos et textes. Ils me permettent de montrer l’évolution des enfants et de partager nos aventures, mais aussi mes ressentis parfois. Je les réalise sur Indesign. Puis j’exporte les documents en jpeg ou en pdf, avant de les diffuser à notre liste de diffusion.
Avec les années, cette liste s’est étoffée avec les amis fidèles que nous avons rencontrés au fur et à mesure de nos aventures et qui vivent aujourd’hui aux quatre coins du monde. Même si peu d’entre eux nous répondent, je sais que notre famille et nos amis apprécient de recevoir de nos nouvelles. Mes parents impriment chaque newsletter et les insèrent dans des portes vues plastifiés. C’est encore un moyen efficace à nos yeux pour gérer l’éloignement avec nos proches durant notre expatriation.
De plus, nous prévoyons d’imprimer toutes ces lettres un jour et de les relier dans des livres photos. Ils constitueront des souvenirs incroyables pour nos enfants.
Si vous ne maitrisez pas Indesign et que vous êtes intéressés par l’idée, certains sites proposent apparemment des outils plus intuitifs, permettant la réalisation de lettres similaires.
Gazettes pour les plus anciens

Dans le cas des personnes plus âgées, comme les arrières grands-parents ou la grande tante qui ne possède pas de smartphone, et n’est pas du tout à l’aise avec les nouvelles technologies, vous pouvez réaliser des petites gazettes mensuelles ou bimensuelles. Plusieurs entreprises aujourd’hui vous proposent des interfaces simples. Vous pourrez télécharger vos photos, accompagnées d’un petit texte de légende.
Une fois terminée, les entreprises se chargent elles-mêmes de l’impression et de la livraison. Vos proches recevront ce petit journal à leur domicile ou même directement à la maison de retraite. La mise en page comprend souvent une photo par page et une grande police, parfaitement adaptées à ce public âgé. J’ai beaucoup entendu de bien de Famileo et Neveo mais je suis sûre qu’il en existe d’autres.
Pour gérer au mieux l’éloignement avec vos proches en expatriation, rien ne remplace les rencontres physiques
Se prévoir des retours fréquents
Lors de la négociation de votre contrat d’expatriation, pensez à demander un aller-retour annuel, pour toute votre famille, vers votre pays d’origine. Si vous avez trouvé votre emploi localement, vous aurez certainement plus de mal à le faire financer par votre entreprise. Dans ce cas, prévoyez dans votre budget familial les frais de votre retour annuel. Ou tous les deux ans si le coût est trop important.

C’est bien beau de prévoir de rentrer régulièrement chez soi, mais qu’en est-il du nombre de jours de congé. Certains pays sont mieux lotis que d’autres en la matière. Au Canada ou aux Etats Unis, vous n’aurez que deux ou trois semaines de vacances par an. Quatre en Nouvelle-Zélande. Mais mon mari bénéficiait de 8 semaines de congés payés au Moyen-orient, plus 2 semaines de fériés. Une aubaine pour les passionnés de voyage comme nous!
Si vous disposez de peu de jours de vacances, tentez de négocier quelques jours en télétravail. (Si bien sûr votre emploi le permet).
Aussi, prenez l’opportunité d’un retour pour passer quelques jours au siège de votre entreprise. (S’il se trouve évidemment dans votre pays d’origine). Dans ce cas vos jours de travail seront décomptés de vos jours de congé. Néanmoins, ce sont souvent les conjoints d’expatriés, lorsqu’ils ne travaillent pas, qui étendent souvent leur séjour.
Si aucun d’entre vous n’est disponible, mais que les enfants souhaitent profiter de leurs grands-parents et de la famille, pensez aux vols UM (Unaccompanied Minor). À partir de 4 ou 5 ans, vos enfants ont la possibilité de voyager seuls. Il faut bien sur vérifier les conditions auprès des différentes compagnies aériennes. Notre petit dernier aura 4 ans en décembre prochain, mais je doute fortement que nous le laisserons voyager seul sur un si long trajet. Néanmoins, dans le cas de vols moyen-courrier ou plus courts, l’alternative peut être intéressante.
Faire venir sa famille
Une première pour mes parents
Avant notre première expatriation il y a 11 ans, mes parents n’avaient jamais voyagé à l’étranger. Autant dire qu’au moment de leur premier vol international, ils n’en menaient pas large. Depuis, ils ont pris confiance en eux. Ils nous ont rendu visite plusieurs fois, dans chaque pays où nous avons vécu. Ne parlant pas un mot d’anglais, leurs venues au Moyen-Orient ont souvent été folkloriques. Je me souviens notamment d’un jour où leur premier vol a été retardé. Ce qui leur a fait rater le suivant. Ils avaient dû se débrouiller pour changer leurs billets. Seuls dans un pays non anglophone. Et rajouter une escale supplémentaire à Dubai. Pour les connaisseurs, Dubai est l’un des aéroports internationaux les plus grands et impressionnants du monde.
Ou encore la fois où mon beau-père, à peine plus à l’aise en anglais, faisait escale à Chennai, en Inde. La douane lui a retiré son passeport pour une raison inconnue ! 45 minutes d’angoisse, vite oubliées en retrouvant ses trois petits-fils quelques heures plus tard. Des expériences très anxiogènes pour tous, mais ils s’en sont toujours sortis. Nous sommes très fiers d’eux.
Et je crois qu’aujourd’hui, ils sont prêts à envisager le vol le plus long de toute leur existence. Ils prévoient de nous retrouver en Nouvelle-Zélande à Noël prochain.



Des souvenirs inoubliables
Ces retrouvailles à l’autre bout du monde avec notre famille prennent une saveur particulière. Ensemble, nous créons des souvenirs impérissables. Ils découvrent des pays qu’ils n’auraient jamais visité, tout en étant rassurés par notre présence. C’est une fabuleuse expérience. Nos proches repartent toujours, fatigués (de devoir s’adapter à notre rythme effréné avec trois jeunes enfants). Mais avec des étoiles plein les yeux. De notre côté, nous sommes toujours très heureux d’intégrer nos proches à notre quotidien.
Pensez à profiter des anniversaires, fêtes de Noël, fêtes des pères/des mères… pour les aider à financer ces voyages exceptionnels qui constitueront à coup sûr, les plus beaux des cadeaux.
Aussi, n’hésitez pas à poser quelques jours de congé durant leur venue. Vous pourrez ainsi savourer pleinement leur présence et partir en leur compagnie à la découverte du pays. Ces vacances hors du commun resteront longtemps gravées dans les mémoires de chacun.
Pour conclure
Gérer l’éloignement avec ses proches en expatriation n’est pas aisé, mais faisable, si chacun met de la bonne volonté.
Dans les moments les plus sombres, je me rassure en me disant que notre vie à l’étranger n’est pas éternelle. Et si un jour nous ressentons le besoin de rentrer en France, il sera toujours temps de le faire.
Et vous ? Comment vivez-vous la distance avec vos proches ? Est-ce que cet éloignement vous effraie au point de vous empêcher de vous lancer dans une aventure à l’étranger ?
Dites-moi tout cela dans les commentaires ci-dessous.
6 commentaires
François · 1 avril 2022 à 3h03
Merci Carine pour cette description très réaliste des difficultés que nous, expatriés en famille, devons surmonter avec nos proches et nos enfants.
Je me retrouve tout à fait dans ce que tu racontes et conseilles, sauf nous avons un décalage horaire bien moins contraignant que le vôtre en Nouvelle-Zélande !
C’est l’un des revers de la médaille de l’expatriation, qui implique aussi de gros sacrifices.
Même si le fait de viser l’Amérique latine va évidemment en quelque sorte vous « rapprocher », j’imagine que vous tiendrez quand même compte de ce paramètre très important dans le choix de votre nouvelle destination.
Sur la côte Est, hormis l’énorme Brésil lusophone et le Vénézuela qui parait assez compliqué, le choix se résume à l’Argentine et l’Uruguay. Et si vous n’êtes pas à 1 ou 2 de décalage en plus, alors le choix s’élargi considérablement !
Bonne préparation de votre défi !!!
Carine · 1 avril 2022 à 11h34
Merci beaucoup François pour ton commentaire. Tu as parfaitement raison de souligner les problèmes de décalage horaire avec l’Amérique Latine. Ce sera évidemment un point que nous prendrons en compte dans notre prise de décision. Mais je sens que ça ne va pas être simple non plus!! 😕
Sandrine J. · 4 avril 2022 à 7h48
Merci Carine pour ton article très pertinent. Nous n’avons que 6 heures de décalage avec la France et il faut planifier sans cesse les RDV tel / Visio. Alors que dire de votre décalage. Ceci dit même si cela manque de spontanéité, au moins aujourd’hui la technologie est là. Ma première expatriation en 1998 (oui oui ça ne me rajeunit pas) dans le sud Tunisien m’avait fait comprendre ce qu’était la solitude 😉 Je me sentais seule, au bout du monde … d’autant plus que j’étais étudiante et donc sans mari et enfants 🤣
Sans plaisanter il est important de maintenir le lien avec la famille et les amis (ça fait aussi le tri aussi). Et comme tu dis cela s’entretient et c’est important pour les enfants. C’est aussi une opportunité de se faire de nouveaux amis.
Par ailleurs, les souvenirs de vacances avec les grands-parents créent de belles relations et de belles fondations pour leur appartenance à la famille plus large. Je suis même persuadée que parfois les relations sont bien plus fortes et plus belles que dans certaines familles qui ne sont pas « très famille ». Et vous avez la chance d’avoir des parents voyageurs. Donc ce sont aussi des conditions sympas de partage de vos expériences. Parfois les familles n’ont pas toujours la possibilité de voyager (pour diverses raisons) et le retour annuel est plus qu’attendu par les proches.
En tout cas, tes conseils sont vraiment très utiles pour gérer la distance.
Carine · 5 avril 2022 à 21h28
Merci Sandrine pour ton retour. Oh oui, tu as raison, en 1998, cela devait vraiment être très compliqué. On oublie tout cela, mais il fut une époque où les expatriés ne communiquaient que par lettres qui mettaient parfois trois mois à arriver. Nous sommes vraiment chanceux d’avoir autant d’outils à notre disposition aujourd’hui.
C’est vrai, malheureusement certaines familles ne peuvent pas voyager. C’est dramatique pour les expatriés qui se retrouvent à être les seuls à devoir assumer la responsabilité des retrouvailles.
Amélia · 7 avril 2022 à 18h00
Merci Carine pour ce partage d’experience et ces conseils applicables même hors expatriation. Il etait bien plus simple d’aller retrouver mes parents depuis le Maroc que maintenant depuis l’Est de la France!
Carine · 7 avril 2022 à 20h45
Merci Amélia pour ton commentaire. C’est ce qu’on dit toujours à notre famille!! Parfois d’une région de France à l’autre, c ‘est pas beaucoup plus simple. Mais là, j’avoue qu’avec la Nouvelle-Zélande on a fait un peu fort!!