Image de l'article de notre défi "Nous expatrier en famille dans un pays d'Amérique du Sud d'ici 2 ans"

« Nous expatrier en famille dans un pays d’Amérique du Sud d’ici 2 ans, sans parler un seul mot d’espagnol (ni de Portugais) et sans grande connaissance du pays. »

Voilà ce que j’avais écrit, pleine d’audace et d’insouciance, le 10 mars 2022. 

Pour être parfaitement honnête avec vous, lorsque j’ai tapé ces quelques lignes sur mon ordinateur, je n’y croyais pas vraiment. Cela ne faisait pas un an que nous avions posé nos valises en Nouvelle-Zélande avec nos trois enfants et nous étions encore en pleine période d’adaptation et d’installation. C’était de la folie ne serait-ce que d’envisager ce nouveau projet. 

Toutefois, cette expatriation hypothétique en Amérique du Sud, elle nous titillait depuis un certain temps. On y pensait souvent, des étoiles plein les yeux. Nous nous projetions sur ce continent qui nous attirait tant. On discutait de tous les bénéfices que l’on en tirerait, pour nous ou pour nos enfants. 

Avant de, malheureusement, très vite, nous décourager. C’est comme si la liste des obstacles ne cessait de s’allonger :

  • « On ne parle pas la langue et on ne parviendra jamais à l’apprendre couramment dans le temps imparti ». 
  • « Les opportunités professionnelles sur place dans l’entreprise de mon mari sont rares ». 
  • « Le niveau de vie dans ces pays est bas, on ne nous fera jamais un contrat correct pour nous permettre de faire vivre confortablement une famille de cinq. »
  • « La fluctuation de la monnaie dans ce continent est trop importante et ne nous permettra pas d’avoir des revenus stables. »

Moins d’un an et huit mois après la rédaction de cet article, nous nous installions en Amérique du Sud. 

Et pour la première fois en 13 années d’expatriation, nous décrochions en prime le graal que tout expatrié poursuit : un contrat d’expatriation (contrat français + contrat de mise à disposition pour le pays d’accueil). 

Défi réussi : Mon mari et moi prenons la pause sur les hauteurs de Bogota en Colombie

Est-ce que vous connaissez cette citation ? :

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait.

Mark Twain

Cet adage ne peut pas mieux résonner avec ce que nous avons vécu. 

Mais alors concrètement, comment y sommes-nous parvenus ? 

Suite de notre défi : Vue de Monserrate, sur les hauteurs de Bogota, en Colombie.

Vue depuis le sommet de Monserrate qui surplombe Bogota, en Colombie

Et bien je crois qu’avant tout, même si on rigolait un petit peu nerveusement lorsque j’ai pressé la touche parution sur mon ordinateur, on y a cru. 

Oui, on a simplement accepté d’y croire

D’accord, d’un point de vue objectif, on n’avait pas toutes les chances de notre côté. Cependant, nous avions cette envie, ce désir ardent dans notre cœur, qui nous faisait vibrer. Ok sur le papier, ça semblait difficile, mais nous n’avions absolument pas le droit de ne pas tenter

On y est allé étape par étape.

Apprendre l’espagnol

Pour l’espagnol, je dois avouer qu’on a fait avec les moyens du bord. 

Les profs d’espagnol en Nouvelle-Zélande, ça ne court pas les rues. Comme dans les écoles en Angleterre, la première langue vivante enseignée aux élèves est le français. Donc évidemment ça n’aide pas. Et puis, nous n’avions pas forcément le temps ni l’argent pour nous payer des cours. Alors on a téléchargé l’application gratuite Duolingo. Rien de palpitant, mais de quoi grapiller par-ci par-là quelques mots de vocabulaire, entrainer pas à pas notre oreille à cette nouvelle sonorité. Je dois bien l’avouer, mon mari a été bien plus assidu que moi en la matière. Sa connaissance du latin et sa bonne oreille l’ont beaucoup aidé, si bien que lorsqu’il a eu son tout premier entretien en espagnol quelques quinze mois plus tard, il comprenait absolument tout ce qu’on lui disait.

Vérifier la faisabilité professionnelle

Une veille méticuleuse

Lorsqu’on travaille pour une grande entreprise et qu’on est (très) éloigné du siège, il est primordial de se tenir informé de ce qu’il se passe à Paris et dans les différentes zones géographiques. Garder le contact, entretenir les liens, suivre les mutations des anciens collègues et connaissances, s’informer sur les nouvelles orientations stratégiques dans les zones, se renseigner sur les nouveaux projets déployés dans les pays, suivre les nouvelles parutions de postes, … La veille professionnelle ne s’arrête jamais, même à l’arrivée dans un nouveau pays. C’est indéniablement chronophage mais nécessaire si vous ne souhaitez pas vous retrouver coincé au bout du monde, oublié de tous. 

Bien comprendre l’organisation de la zone visée

Forts de notre souhait d’évolution dans la zone LATAM (Latin America), mon mari concentrait d’avantage ses efforts de veille dans cette région. 

Il essayait de comprendre comment la zone était structurée, identifier les personnes décisionnaires, vérifier s’il en connait certaines qu’il aurait pu avoir rencontré à des séminaires monde, mesurer la présence de français sur place, …

Prendre contact, se présenter, indiquer son envie de rejoindre la zone, se renseigner sur les projets en cours. 

On apprit ainsi que l’entreprise envisageait de développer en Équateur un projet précurseur pour le Groupe que mon mari était justement en train de développer en NZ. Cela pouvait être une piste intéressante pour nous.

Les surprises de la vie

Et puis, quelques mois plus tard, nous apprenons qu’un de ses anciens collègues du siège avec qui il travaillait lorsque nous étions basés au Moyen-Orient, est muté au Mexique avec sa famille. Cela nous donne de l’espoir. S’il est parti, d’autant plus avec femme et enfants, c’est qu’il est possible d’obtenir un contrat correct dans la région. 

Quelques mois plus tard, deux nouveaux postes s’ouvrent. L’un au Mexique, l’autre en Colombie. Les deux sont ouverts à des expatriés et correspondent au profil de mon mari. Grâce à l’ancien collègue muté au Mexique, la candidature de mon mari est arrivée directement aux bonnes personnes, avec en prime une recommandation qui est toujours appréciée. Après de nombreux entretiens et des mois d’attente et de négociation, il décrochera le poste le plus prestigieux des deux, basé à Bogota, en Colombie. 

Défi réussi : Nos premières semaines sur le sol Colombien

Si je vous partage tout cela aujourd’hui, c’est bien-sûr pour vous communiquer des nouvelles de ce défi que nous nous étions candidement fixé il y a deux ans. Mais surtout pour vous donner du courage. 

La prochaine fois que vous penserez que quelque chose est impossible, la prochaine fois que vous évoquerez un projet qui vous semblera inaccessible, accrochez-vous. Donnez-vous réellement les moyens d’atteindre votre but, mais ne lâchez rien. 

Parce qu’après tout, la vie est trop courte pour devoir renoncer à ses rêves avant même d’avoir essayé. 

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