Paperasse, gestion des enfants, recherche d’un logement, … Lorsqu’on emménage dans un nouveau pays, on peut vite se sentir submergé devant la liste interminable des tâches à effectuer. Je vous livre dans cet article les 9 démarches essentielles par lesquelles vous devez commencer lorsque vous vous installez à l’étranger.

Notez que selon les spécificités de chaque pays, l’ordre dans lequel vous effectuerez ces tâches pourrait légèrement différer. 

1. Prendre une ligne de téléphonie locale

Accès téléphone et Internet

Avec toutes les démarches que vous allez devoir effectuer dès vos premiers jours d’installation à l’étranger, vous allez avoir besoin de vous rendre joignable tout en pouvant contacter vos différents correspondants. Il vous faudra également un accès internet afin de :

• consulter vos emails,
• accéder à un GPS pour trouver votre chemin,
• chercher des informations,
• utiliser un traducteur si vous ne parlez pas la langue,
• etc…

Parfois, l’opérateur de votre pays d’origine vous permet des facilités lors de votre arrivée (roaming, possibilité d’appel inclus dans le forfait, …). Néanmoins, il va falloir vous équiper rapidement d’une ligne locale, ne serait-ce que pour pouvoir être joint par les habitants du pays. 

Pour cela, renseignez-vous auprès des autres expatriés sur les meilleurs opérateurs de téléphonie. Comparez notamment la qualité de la couverture, l’offre de services, les tarifs. Si vous n’êtes pas sûr, optez pour des offres sans engagement dans un premier temps.

Whatsapp

Dans certaines parties du monde, Whatsapp est devenue le principal média de communication. Cette application a carrément détrôné les appels téléphoniques, même dans le cas de contacts formels. Par exemple, lorsque nous étions au Bahreïn, je communiquais avec ma pédiatre ou mon dentiste via ce biais pour toute question particulière. En Colombie, à chaque fois que je passe une commande alimentaire, on répond à mes questions par whatsapp.

En bref, devant le succès et la popularité de cette application, je vous conseille, même si ce n’est pas obligatoire, de relier votre compte avec votre numéro local. Cela vous évitera de devoir dicter deux numéros de téléphone différents avec deux préfixes différents lorsque vous souhaiterez partager vos coordonnées.

2. Inscrire les enfants à l’école et s’occuper de leur rentrée

En écoles internationales ou écoles privées

Si vous avez suivi les conseils prodigués dans mon livre : « 50 conseils pour bien préparer votre expatriation en famille« , l’inscription à l’école de vos enfants devrait déjà être effective. Après quelques jours d’acclimatation dans le nouveau pays, il est temps pour vos enfants de reprendre le chemin de l’école. Très honnêtement, aucune des démarches d’installation qui vous attendent ne sont agréables pour vos progénitures. (Pour vous non plus d’ailleurs, mais la différence c’est que vous, vous n’avez pas vraiment le choix !!). 

S’ils n’ont pas encore eu le temps de visiter physiquement leur école, prenez une demie journée pour faire une pré-rentrée. Ce sera l’occasion de leur montrer les lieux (la cour de récréation, les jeux, les salles de cours, la cantine, le gymnase, …), rencontrer leur professeur, saluer leurs camarades de classe, …

Lorsque nous sommes arrivés en Colombie il y a quelques mois, nous avons fait le tour de l’établissement. Les enfants ont pu voir avec soulagement qu’ils étaient attendus. Leur prénom était déjà noté sur leur table de travail. Les professeurs étaient ravis de les voir avant le jour de la rentrée. La maitresse de notre petit dernier (en dernière classe de maternelle) l’a même été invité à prendre le gouter avec ses petits camarades pour lui permettre de faire connaissance. Ces moments de reconnaissance sont très importants pour les enfants. Cela va les aider à mieux se projeter et à se rassurer. Lorsqu’ils rejoindront leur école pour leur premier jour, ce ne sera pas en territoire complètement inconnu. 

En écoles publiques locales 

Si vous n’optez pas pour une école internationale ou privée, alors tout comme en France, vous devrez disposer d’une adresse pour pouvoir inscrire vos enfants à l’école du quartier. La plupart du temps, une attestation d’hébergement ou un contrat de location airbnb ne suffiront pas. On vous demandera probablement un contrat de bail en bonne et due forme à votre nom.

Dans ce cas, avant de vous précipiter sur un logement, il est impératif de décider de la ou les écoles où vous souhaitez inscrire vos enfants. Gardez en tête que toutes les écoles ne se valent pas. Faites appel à la communauté expatriée sur place et renseignez-vous bien sur la qualité des écoles, leur réputation, le niveau scolaire, la méthode d’enseignement, le niveau social, la présence ou non d’autres étrangers, etc… Visitez les établissements que vous aurez sélectionnés et rencontrez les équipes pédagogiques.

Tous ces critères seront capitaux dans l’intégration et le bien-être au quotidien de vos enfants. Il ne s’agit pas de vous tromper, changer votre enfant en cours d’expatriation n’est pas anodin. 

3. Trouver un logement

Bien cibler ses attentes et ses besoins

Une fois l’école de vos enfants trouvée, la recherche d’un appartement ou d’une maison pouvant accueillir votre famille est l’autre grand pavé de votre installation. Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille fortement de parcourir mon article « Comment bien choisir un logement à l’étranger?« .

Autant les autres démarches peuvent être largement préparées en amont, autant je déconseille fortement d’entamer la moindre démarche concernant le choix du logement à distance. Vous devrez donc mener la majeure partie du travail en arrivant sur place. 

L’entreprise qui vous expatrie vous mettra peut-être à disposition une entreprise de relocation afin de faciliter cette étape. Ce n’est pas une sinécure pour autant. Ils chercheront souvent à justifier leur revenu au travers de multiplies visites inutiles…

Dans tous les cas, il vous revient la responsabilité de bien analyser la ville et ses quartiers, d’évaluer avec précision la zone dans laquelle vous souhaitez focaliser vos recherches, de définir vos critères précis.  

Selon les pays et les villes, cette étape peut être plus ou moins longue et fastidieuse. 

4. Se mettre en contact avec d’autres expatriés

Si vous avez correctement préparé votre expatriation, vous devez déjà être en contact avec d’autres étrangers vivant sur place. 

Rejoindre les groupes d’expatriés en ligne

Vous avez déjà dû à ce stade, rejoindre un ou plusieurs groupes d’expatriés via Whatsapp ou Facebook. Mais profitez de votre arrivée sur place pour multiplier les demandes d’adhésion. Vous allez avoir besoin de conseils autour de nombreux sujets : où faire vos courses, où vous rendre pour les activités des enfants, acheter des meubles ou des articles d’occasion, trouver des cours de langue, vous renseigner sur certaines formalités, vous faire conseiller du personnel de maison, trouver la crèche du petit dernier, etc… 

Les conseils que vous obtiendrez vous feront gagner de nombreuses heures de recherche et vous évitera bon nombre de déconvenues. Si vous parlez plusieurs langues, n’hésitez pas à rejoindre des groupes de différentes nationalités. 

Multiplier les rencontres physiques

            Adhérer aux associations d’accueil

Et puis parce que rien ne vaut les contacts physiques, n’hésitez pas à souscrire une adhésion aux associations d’accueil présentes sur place. Souvent, vous trouverez les associations affiliées au réseau FIAFE (Fédération Internationale des Accueils français et francophones d’expatriés). Là encore, ce sera pour vous une mine d’or d’informations. Au-delà des activités sportives, culturelles et sociales qui vous permettront d’étendre votre réseau de connaissances et de vous faire des amis, certaines organisent même des groupes de recherche d’emploi, ou des permanences juridiques qui pourraient bien vous être utiles. 

            Développer votre réseau de connaissances 

Si vous avez bien préparé votre expatriation, vous devez déjà être en contact avec une ou deux familles au profil similaire à la vôtre. Dès que vous êtes sur place, manifestez-vous et demandez à les rencontrer. Cela peut se faire dans un parc, ou à vos domiciles respectifs, en semaine après l’école ou le week-end. 

C’est toujours agréable quand on arrive en terres inconnues, de retrouver des personnes qui vous ressemblent, qui parlent votre langue et qui comprennent vos attentes et qui pourront vous faire part de leur expérience.

Quelques conseils pour optimiser ces rencontres

Optimisez ces moments de partages en préparant une liste complète de toutes les questions que vous aimeriez poser. 

Si vous n’avez pas trop d’idées, référez-vous aux démarches listées dans cet article qu’il vous reste à effectuer et demandez conseil sur chacun des points. À coups sûrs, les familles sauront vous mettre en garde contre un opérateur téléphonique à éviter ou une banque à privilégier. Elles pourront vous conforter sur les quartiers à privilégier dans le choix de votre logement à long terme. Elles pourront aussi vous aider à vous familiariser avec certaines règles locales qui vous paraissent étranges : comment reconnaitre les stationnements autorisés, quelle tenue vestimentaire adopter, …

Ne négligez pas cette partie malgré l’épuisement de l’arrivée

Je sais à quel point il est difficile lorsqu’on est accaparé par son installation de se dégager du temps pour aller à la rencontre d’autres personnes et se faire des amis. C’est pourtant là un point essentiel. Rappelez-vous que vous vous trouvez à des centaines voire des milliers de kilomètre de vos proches. Vous allez avoir besoin de vous sentir entourés. En expatriation, les amis deviennent un peu votre deuxième famille. Alors même si vous êtes dans la course de l’installation, octroyez au moins une journée par semaine à votre vie sociale.

Quelques exemples : Acceptez un déjeuner avec les mamans de l’école de vos enfants même si vous avez un container à laver, participez à la visite du marché local même si vous désespérez de trouver votre nid douillet, invitez à déjeuner les personnes que vous avez rencontrées et avec qui le courant est le mieux passé (même si votre logement ressemble à une terre sinistrée. Rappelez-vous qu’eux aussi ont traversé les mêmes galères que vous il y a quelques mois !)

5. Parer aux urgences

N’attendez pas d’en avoir besoin ! Renseignez-vous au plus vite auprès des expatriés qui vous entourent pour savoir quelle est la clinique ou l’hôpital le plus proche de votre domicile en cas d’urgence. Rappelez-vous qu’à l’étranger, et plus encore dans vos débuts sur place, vous êtes hors de votre zone de confort, ce qui vous rend plus vulnérable. Régime alimentaire différent, chamboulement de vos habitudes, précipitation pour tout faire, fatigue accrue et donc manque de vigilance. Pour vous donner une idée, cela fait un peu plus de trois mois que nous sommes arrivés en Colombie et nous avons déjà fait trois passages par les urgences.

De même demandez les coordonnées d’un médecin de famille. S’il peut parler votre langue ou une des langues que vous parlez c’est mieux. Il est tellement difficile de se galérer à traduire ses maux lorsqu’on est malade. 

Moins urgent mais tout aussi important, renseignez-vous bien pour les autres praticiens. Dentiste, gynécologue, dermatologue, … N’allez jamais consulter un spécialiste qui ne vous a pas dument été conseillé. Vous vous exposeriez à des risques inutiles.

6. Identifier où et comment faire ses courses

Déménager dans un nouveau pays n’est pas uniquement synonyme d’aventure et d’excitation. On est malheureusement très vite contraint de retourner aux incontournables : nos besoins alimentaires, et d’autant plus lorsqu’on s’expatrie en famille ! En effet, Les restaurants, ça va un moment, puis on a très vite envie de retrouver nos habitudes culinaires.

Comprendre les spécificités du pays

Avant tout, il nous faut comprendre dans quels lieux faire nos courses. Marchés, supérettes, grandes surfaces, achats en ligne, producteurs locaux. Chaque pays et ville comporte ses propres spécificités qu’il nous faut décrypter. La première fois que je me suis rendue dans un supermarché en Colombie, j’en suis ressortie dépitée. Très peu de choix. Quasiment pas de produits biologiques ou naturels. Il faut en plus garder en tête que les normes en vigueur diffèrent grandement d’un pays à l’autre (quantité autorisée d’hormones, de pesticides, d’OGM, additifs alimentaires…) D’où l’intérêt de questionner les autres expatriés qui ont fait ces mêmes recherches avant vous. 

Au final, j’ai découvert que dans le quartier colombien où nous habitons, quasiment personne ne va faire les courses au supermarché. Il nous faut passer commande pour tout

• Un site pour le poisson,
• un pour la viande,
• deux autres pour les fruits et les légumes (car ils ne présentent pas les mêmes produits),
• deux autres pour les denrées sèches comme la farine, les légumineuses, etc. ,
• un autre pour le pain, …
• Pas étonnant que je ne trouvais rien en rayon…

S’appuyer sur l’expérience des autres étrangers

Quand on doit nourrir 5 personnes, l’élaboration des repas est un élément non négligeable !! Et il est important pour le moral de chacun de trouver rapidement des aliments familiers. Ainsi je me fais toujours une liste des choses que je peine à trouver et je demande conseil. Si la famille vous invite chez elle, n’hésitez pas à leur demander de voir à quoi ressemblent les produits, sous quelles marques ils sont vendus. Et prenez des photos ! De la plaquette de beurre qui a vraiment le gout du beurre, des yaourts qui ne sont pas bourrés de conservateurs, de l’équivalent de la pate feuilletée locale, des couches pour votre petit dernier efficaces et à la composition la plus clean possible… Mais ce que je préfère encore si j’en ai la possibilité, c’est de les accompagner pendant les courses. Gain de temps et d’énergie assurés.

7. Prendre soin des démarches administratives 

Visa

Dans certains pays, l’entrée sur le territoire se fait avec un visa temporaire (visa de vacances ou visa de travail temporaire) qu’il faudra transformer dès votre arrivée sur place. 

Parfois, une visite médicale sera nécessaire assortie ou non, d’examens médicaux spécifiques. Si vous êtes passé par une agence de relocation, vous serez assistés dans toutes ces démarches longues et fastidieuses. Dans le cas contraire, soyez ordonné, et armez-vous de patience. 

Permis de conduire

Lorsque vous arrivez à l’étranger, sachez que vous pourrez conduire avec votre permis de conduire français, assorti de votre permis de conduire international. Si vous n’en possédez pas, rendez-vous sur le site de l’Agence nationale des titres sécurisés pour faire votre démarche en ligne. Attention, le permis de conduire international n’est qu’une traduction de votre permis de conduire français. Il n’est valable qu’en complément de votre permis officiel.

Rapidement après votre arrivée, vous devrez vous renseigner sur les options à votre disposition pour continuer à conduire jusqu’à la fin de votre expatriation. Le délai pour régulariser votre situation est différent selon les pays. On vous laissera parfois jusqu’à l’obtention de votre carte de résident ce qui peut aller très vite. D’autres pays vous donneront 12 mois pour vous mettre en conformité. A l’issue de cette période, on pourra vous demander :

• D’échanger votre permis de conduire français avec le permis de conduire local
• De repasser le permis de conduire local ou de l’acquérir (moyennant finance, petite visite médicale, …)

Assurances

Si vous avez suivi les conseils de préparation à votre expatriation, vous devez déjà avoir souscrit à une assurance santé, accident et rapatriement. Si ce n’est pas fait, il est urgent de vous en occuper. Vous n’êtes malheureusement pas à l’abri d’un accident de la vie à l’étranger. 

Ouverture d’un compte en banque

Entre les plafonds de retrait et de paiement limités, la difficulté de joindre votre banque depuis l’étranger, les taux de change et les commissions sur chaque opération, je vous conseille de demander l’ouverture d’un compte en banque local dès que possible. Et ce, même si vous disposez d’une carte internationale rattachée au compte en banque de votre pays d’origine. Parfois et selon les pays, vous devrez attendre de disposer d’une carte de résidence pour effectuer cette opération. D’où l’importance d’activer vos démarches de demande de visa définitif.

inscription au registre de l’ambassade

Selon la stabilité politique et sécuritaire du pays, cette démarche doit se faire de façon plus ou moins urgente. Rappelez vous qu’en cas de coup d’état ou catastrophe naturelle, il est impératif que votre ambassade sache où vous trouver si une évacuation du pays s’impose.

8. S’occuper des activités extra scolaires des enfants

La reprise des activités culturelles ou sportives des enfants fait intégralement partie de leur bien-être et de leur bonne intégration dans le pays. Même si vous êtes déjà surmenés par toutes les autres démarches que vous avez à effectuer, ne retardez pas trop cette dernière.

Visite des différents clubs ou académies, comparaison des prix, estimation du niveau, de la fréquence des entrainements, … Prenez en compte les temps de trajet. Si vous avez plusieurs enfants et différentes activités à coordonner, cherchez des solutions, voyez si vous pouvez vous entourer de personnel qui pourra vous aider pour les accompagnements. N’hésitez pas à pré-sélectionner plusieurs options et à laisser le choix final à votre enfant. 

9. Essayer de reprendre une vie rapidement 

Dès que la plupart de ces démarches aura été effectuée, pensez à reprendre rapidement une vie normale. Développer votre vie sociale, remettez-vous au sport, inviter les amis de vos enfants à la maison pour les aider à mieux s’intégrer. Pensez aussi à reprendre les sorties à deux. Le couple ressort souvent éprouvé de ces périodes de stress intense que représente l’emménagement dans un nouveau pays. 

Et puis bien sur, planchez sur votre calendrier de voyage. Cela vous mettra du baume au cœur. L’épuisement des premiers mois sur place ne doit pas vous faire oublier les raisons qui vous ont fait traverser le globe. 

L’arrivée dans un nouveau pays est une période fort énergivore et stressante. 

La difficulté réside surtout dans la concomitance de toutes ces démarches. Pour bien faire, il faudrait tout lancer en même temps, ce qui est pourtant difficilement réalisable. 

Alors comme pour toute période difficile, faites preuve d’indulgence envers vous-même et acceptez l’imperfection de la situation. Rendez-vous compte de l’ampleur de la tâche qui vous est demandée d’accomplir. A chaque nouvelle expatriation, vous devez recommencer toute votre vie de zéro. Tout ce que vous avez mis des années voire des dizaines d’années à bâtir dans votre propre pays (vous faire des amis, savoir où faire vos courses, dénicher les activités qui vous conviennent, vous entourer de médecins de confiance, vous affranchir des formalités administratives, …), vous allez devoir le réaliser en l’espace de quelques semaines seulement, c’est un travail titanesque. 

Dans les moments de découragement, remémorez-vous le dicton :

« Rome ne s’est pas faite en un jour. »

Et souvenez-vous que cette période n’a qu’un temps et que tous ces désagréments seront bientôt derrière vous, vous laissant jouir à volonté de votre toute nouvelle aventure.